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CONGRES DU CLERGE IVOIRIEN Messe du 08 Juillet 2021, présidée par Mgr. Boniface ZIRI

Gn 44, 18-21. 23-29 ; 45, 1-5

PS 104

Mt 10, 7-15

 

Eminence Jean Pierre Cardinal KUTWA, archevêque métropolitain d’Abidjan,

Monseigneur Ignace Bessi DOGBO, archevêque métropolitain de Korhogo et Président de la Conférence Episcopale des Evêques Catholiques de Côte d’ivoire,

Excellences archevêques et évêques de Côte d’ivoire,

Révérends pères,

Révérends frères,

Révérendes sœurs,

Chers frères et sœurs en Christ,

Je voudrais au nom de son Excellence Mgr. Alexis TOUABLY, administrateur diocésain du diocèse de Yamoussoukro et au nom de tous mes paires archevêques et évêques de Côte d’ivoire, et en mon nom personnel, souhaiter la bienvenue à Yamoussoukro à tous les prêtres ici présents à l’occasion du congrès national de l’Union Fraternelle du Chargé Ivoirien (UFRACI), congrès qui se tient du 07 au 11 juillet 2021.

 

Notre joie de pasteur est grande de  nous retrouver parmi vous, en ce jour où s’ouvre de manière solennelle, ce congrès, dans cette belle ville qui abrite la basilique Notre Dame de la Paix, basilique qui demeure la fierté de notre Eglise et de notre pays. Notre joie est d’autant plus grande que ce rendez-vous de l’amitié et de la fraternité des membres du clergé national a fini par tenir ses promesses.

En effet, après le report de l’an dernier, report dû, on le sait, à la grave pandémie du coronavirus, le Seigneur nous rassemble en cette période de vacances dans la bonne humeur pour fraterniser, échanger et réfléchir ensemble, en tant que confrères de la même Eglise, en service sur le territoire ivoirien…

C’est le lieu de rendre un vibrant hommage à nos pionniers qui nous ont précédé dans la maison du père, à ces vaillants évêques, prêtres, religieux et religieuses, catéchistes, à tous ces vaillants fidèles chrétiens tombés en terre, dont les corps enfouis dans le sol de notre mère Afrique constituent l’humus divin, qui, en silence, de l’intérieur, font monter la moisson de l’ Evangile…

Ensemble donc, en tant que confrères, amis, et pasteurs de l’Eglise en Côte d’Ivoire, invoquons ce matin sur notre assemblée l’effusion du Saint Esprit : « Viens Esprit Saint, remplis-nous de ton esprit, esprit de communion, d’unité, de pardon, de lumière, de vérité, d’amour et de fraternité sans frontière… Au tout début de ce congrès extraordinaire du clergé ivoirien, fais-nous la grâce de nous livrer totalement à toi Esprit Saint : Viens Esprit Saint, et prends toute la place :

-         Dans nos cœurs,

-         Dans nos pensées,

-         Dans nos intelligences,

-         Dans certitudes

-         Dans nos humbles vies,

Pour nous établir en toi totalement. Viens Esprit Saint » Amen !

Chers frères, la première lecture que nous venons d’écouter, nous parle de Joseph vendu par ses frères et qui devient en fin de compte un instrument de leur salut : « Joseph dit à ses frères : Approchez-vous de moi. Et ils s’approchèrent. Il dit : je suis Joseph, votre frère que vous avez vendu pour qu’il soit emmené en Egypte. Mais maintenant, ne vous affligez pas, et ne soyez pas tourmentés de m’avoir vendu pour être conduit ici, car c’est pour vous conserver la vie que Dieu m’a envoyé ici devant vous ». (Gn 45,4-5)

Joseph voit dans son histoire une œuvre de Dieu, il est choisi par Dieu pour accomplir son plan de salut. Conscient de cette mission, Joseph reçoit de Dieu la force du pardon pour restaurer les liens familiaux.

Nous avons dans notre vie de chrétiens et de prêtres des blessures profondes causées par des frères, des amis, des confrères, et même quelquefois par nos supérieurs.

Ce matin, demandons à Dieu de nous accompagner sur le chemin de réconciliation, qu’il fasse briller sa lumière sur nos blessures et nous accorde la grâce du pardon.

L’évangile de ce jour qui parle aussi d’élection fait suite à celui d’hier qui lui,  sert de transition. Il s’inscrit dans le deuxième grand discours de Jésus qui porte sur l’expérience missionnaire.

Animé par la tendresse de Dieu et pressé par l’urgence de la moisson, Jésus choisit les douze et les gratifie de son propre pouvoir d’exorciste et de guérisseur. Autrement dit, Jésus se choisit des disciples avec qui il va partager son œuvre de salut.

Ces douze qui détiennent une autorité dans la communauté sont un groupe de disciples ‘privilégiés’, choisis par Jésus et constitués par lui dès le temps de son ministère terrestre.

Ces douze sont une création de Jésus, dotés de pouvoirs particuliers ; ils partagent sa condition et sont étroitement associés à sa personne et à son activité missionnaire.

Mes frères, A travers Jésus, c’est toute la trinité qui inspire l’envoi missionnaire. En effet, le père est ce maître de la moisson qu’il faut prier. C’est lui qui envoie le fils dans le monde. L’appel des apôtres est la réponse du père à la prière de Jésus. L’Esprit Saint intervient dans l’acte de Jésus qui donne pouvoir aux disciples de chasser tout esprit impur.

Oui frères, c’est toute la trinité qui nous pousse à la mission. Oui, la tâche primordiale des douze est celle d’annoncer l’Evangile du royaume : « Sur votre route proclamez que le royaume des cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement donnez gratuitement ». Mt 10,10-12

Frères, soulignons-le avec force, les douze choisis par Jésus sont le fondement du nouveau peuple sacerdotal… Dès lors, il n’y a rien d’étonnant à ce que dans l’apostolat des douze transparaissent les traits du ministère sacerdotal. L’urgence de cet envoi missionnaire résonne encore dans nos cœurs de prêtres, associés pleinement à la mission du Christ.

Depuis hier, nous nous sommes retrouvés dans le cadre du clergé exerçant en Côte d’Ivoire. Tout comme les apôtres, nous sommes au cœur même du projet de Jésus. Nous sommes au cœur même du projet de Jésus pour l’Eglise et la société ivoirienne.

A tout missionnaire, Jésus impose un style de vie, fait de dépouillements et de dépendance à l’égard de l’accueil des hommes pour qu’à travers le messager, le royaume soit annoncé selon le cœur de Jésus. Si saint Mathieu insiste sur ces dispositions, c’est que certains missionnaires de son Eglise sont plus prompts à s’imposer par le don de Dieu,  par leurs titres qu’à rentrer dans le style de vie missionnaire (c’est-à-dire dans l’esprit de dépouillement, dans les conseils évangéliques), voulu par Jésus et en accepter les conséquences.

Chers confrères, soulignons-le encore avec force, le prêtre ne trafiquera pas le don de Dieu, il ne fera pas du don de Dieu un fonds de commerce… « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement ».

Prêchons sans rien exiger pour des services qui ne tiennent pas à nos mérites, mais à la bonté divine dont nous sommes les instruments auprès de nos frères les hommes.

C’est pourquoi, Jésus nous invite à ne pas vendre le don de Dieu à prix d’argent, mais à gagner notre vie dans l’exercice de notre ministère.

Entrons donc en nous-mêmes, pour méditer les instructions de Jésus, les consignes de Jésus…

Chers confrères, il faut le reconnaitre, la tentation est grande de tomber dans le piège d’un monde qui ne juge que sur la richesse matérielle. Au service de nos frères et sœurs, au service du peuple de Dieu, nous avons besoin d’être soutenus mais non enrichis par ceux dont nous devons soigner les âmes.

Pour terminer, avec l’aide de la Vierge Marie, du glorieux patriarche Saint Joseph qui soutiennent la mission, de Sainte Thérèse de l’enfant Jésus et du saint curé d’Ars, reprenons pour nous cette prière de saint Jean Paul II : « Jésus, prêtre et victime, prends pitié de nous.

Jésus grand prêtre parfait à jamais, prends pitié de nous.

Jésus grand prêtre qui nous a aimés et nous a lavés de nos péchés par ton sang, prends pitié de nous.

Jésus grand prêtre qui t’es livré à Dieu en offrande et en victime sans tâche, prends pitié de nous.

Montre-toi favorable, Jésus épargne nous.

Montre-toi favorable, Jésus, écoute-nous.

Des attaques contre tes prêtres, Jésus, délivre nous.

Du péché de sacrilèges, Jésus, délivre-nous.

De l’esprit de débauche, Jésus, délivre-nous.

Des gains malhonnêtes, Jésus délivre-nous

De toute simonie, Jésus, délivre-nous.

De l’abus des biens de l’Eglise, Jésus d’livre nous.

De l’amour du monde et de vanités, Jésus, délivre-nous.

De la célébration indigne de tes mystères, Jésus, délivres-nous ».

Concluons : Dieu qui gardes et sanctifies ton Eglise, suscite en elle par to Esprit des serviteurs de tes mystères, capables et fidèles ; par leur ministère et leur exemple, le peuple chrétien avancera sous ta protection dans la voie du salut.

Par Jésus le Christ, notre Seigneur. Amen !