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MESSE DIOCÉSAINE D’OUVERTURE DU SYNODE SUR LA SYNODALITE

LES SYMBOLES INTRODUISANT LA MESSE D’OUVERTURE DU SYNODE DIOCESAIN DES EVEQUES

Commentateur : « Frères et sœurs, nous arrivons à la liturgie de la parole avec la procession de l’évangéliaire et l’écoute de la Parole de Dieu ponctuée par la proclamation de l’évangile.

En effet, l’un des objectifs de la célébration liturgique d’ouverture de la phase diocésaine du processus synodal est de se concentrer sur la Parole de Dieu à travers une intronisation solennelle.

Le rite de la procession de l’évangéliaire met en lumière, l’importance de la parole de Dieu dans la vie de l’homme. Comme pour dire que sans les Saintes Ecritures, il n’y a pas une cohabitation vraie. Plusieurs symboles vont être utilisés lors de cette procession pour traduire ce que représente la parole de Dieu au milieu de nous.

Les différents symboles (La machette, la bougie, l’encens et l’Evangéliaire),

  •  La machette

Elle symbolise la parole de Dieu, tranchant comme un glaive. Elle pénètre au plus profond de notre vie pour extirper le mal en nous, pour bien polir nos pensées envers nous-mêmes et nos frères les hommes. La lame du couteau fait souvent très mal. Mais il est nécessaire des fois pour notre propre survie.

Ainsi est la parole de Dieu qui Vient nous séparer de nos vieilles et mauvaises habitudes. Qui accueille la parole de Dieu et se convertit, aura la vie Eternelle et qui ne l’accueille pas se voue à la condamnation.

  •  La bougie

La parole de Dieu est feu qui consume tout. En même temps que cette parole communique sa chaleur, elle nous brûle pour nous purifier de nos péchés. La parole de Dieu consume dans nos vies tout ce qui est contre le projet de Dieu. Elle éclaire aussi les ténèbres de nos vies et nous conduit sur le chemin de la vie. Cette parole quoiqu’elle brille au cœur de l’humanité doit désormais briller dans notre cœur.

  • L’encens et l’évangéliaire

Précédée de l’encens dont la fumée monte dans les cieux et le parfum donnant une odeur agréable à nos intentions, la parole de Dieu fait son entrée dans notre communauté en ce jour très saint. Elle veut vivre avec nous, elle veut faire l’unité parfaite avec nous dans notre condition de vie.

  • • 1ère Lecture : Ac 2, 1 – 11
  • • Psaume 104 ou 33
  • • 2ème Lecture : 1 Co 12, 4 – 11
  • • Acclamation de l’Évangile
  • • Évangile : Mt 5, 13 – 16

 

HOMÉLIE DU CARDINAL JEAN PIERRE KUTWÃ

ARCHEVÊQUE D’ABIDJAN

Paroisse Cathédrale Saint Paul du Plateau

Dimanche 17 octobre 2021

Excellence Monseigneur Paolo BORGIA, Nonce Apostolique en CI,
Monseigneur Richard ANOU, Chapelain de Sa Sainteté,
Révérends Pères,
Révérendes sœurs,
Chers frères et sœurs en Christ,
Chers délégués venus des différentes paroisses de notre Archidiocèse d’Abidjan.

Au début de cette célébration, j’aimerais dire un sincère merci à vous tous, vous qui avez fait diligence sur votre temps de vie dans vos paroisses, dans vos communautés, pour vous unir à moi votre premier pasteur ainsi qu’à la mission que l’Église me confie à la tête de l’Archidiocèse d’Abidjan. Je salue également tous les délégués spécialement invités à participer à cette célébration ainsi que tous ceux qui, depuis chez eux, nous sont unis de cœur et dans la prière. En droite ligne de ce que vit l’Eglise depuis le Dimanche dernier 10 octobre, jour d’ouverture du Synode par le Pape, nous sommes nous aussi en marche pour l’avènement d’une Église synodale pour la gloire de Dieu et le salut du monde entier.

Les textes que nous avons entendus sont importants et nous révèlent chacun à sa manière, un pan de ce Synode. La première lecture nous indique la place prépondérante que doit jouer l’Esprit Saint tout au long de ce Synode. La deuxième lecture elle, nous invite à ne pas oublier que nous formons un seul corps avec plusieurs parties où chacun a de la valeur ! Enfin, le texte de l’évangile peut être compris comme la conclusion de ce Synode, sans anticiper le travail qui va être accompli, lui qui nous dit ce que nous sommes appelés à être pour le monde dans lequel nous vivons : sel de la terre et lumière de monde.

L’Église de Dieu, notre Eglise est convoquée en Synode ! Synode sur la synodalité ! Un temps d’écoute, de dialogue et de discernement que l’Église tout entière entend mener au cours des deux prochaines années afin de mieux répondre à sa mission d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ au monde entier. Un évènement important de l’Eglise locale et universelle ; un évènement qui concerne tous les chrétiens: fidèles laïcs, clercs et personnes consacrées !

 Le Synode sur la synodalité : un temps d’écoute ! Comme le stipule le questionnaire qui oriente ce Synode, l’écoute est le premier pas, mais demande d’avoir l’esprit et le cœur ouverts, sans préjugés. Vers qui notre Église particulière a-t-elle ‘‘un manque d’écoute’’ ? Comment les laïcs sont-ils écoutés, en particulier les jeunes et les femmes ? Comment intégrons-nous la contribution des personnes consacrées, hommes et femmes ? Quelle place occupe la voix des minorités, des marginaux et des exclus ? Parvenons-nous à identifier les préjugés et les stéréotypes qui font obstacle à notre écoute ? Comment écoutons-nous le contexte social et culturel dans lequel nous vivons ?

Le Synode sur la synodalité : un évènement qui concerne tous les chrétiens fidèles laïcs, clercs et personnes consacrées ! Plus simplement, il s’agit pour nous de nous poser les bonnes questions ‘‘puisque nous sommes tous des disciples missionnaires, de quelle manière chaque baptisé est-il convoqué à être un acteur de la mission ? Comment la communauté soutient-elle ses membres qui sont engagés dans un service au sein de la société (engagement social et politique, engagement dans la recherche scientifique et dans l’enseignement, au service de la promotion des droits humains et de la sauvegarde de la Maison commune, etc.) ?

Comment la communauté aide-t-elle à vivre ces engagements dans une dynamique missionnaire ? Comment se fait le discernement concernant les choix missionnaires et qui y participe ? Comment ont été intégrées et adaptées les diverses traditions en matière de style synodal, qui constituent le patrimoine de nombreuses Églises, en particulier des Églises orientales, en vue d’un témoignage chrétien fécond ? Comment fonctionne la collaboration dans les territoires où sont présentes des Églises sui iuris (Églises particulières) différentes ?

Le Synode sur la synodalité : un processus qui devra aboutir à ‘‘la capacité d’imaginer un futur différent pour l’Église et pour ses Institutions, à la hauteur de la mission qu’elle a reçue.’’ Un exercice spirituel pour ‘‘rencontrer’’, ‘‘écouter’’, ‘‘discerner’’, trois verbes qui, selon le Pape François, expliquent la démarche synodale qui s’achèvera en octobre 2023. D’où son invitation aux catholiques à entrer en synode en ‘‘pèlerins amoureux de l’Evangile’’, de la Parole de Dieu, seule capable d’éclairer nos vies et de donner consistance à notre vie de foi en Jésus-Christ et en Eglise.

 Se rencontrer, c’est prendre conscience que la spiritualité du marcher ensemble est appelée à devenir le principe éducatif de la formation humaine et chrétienne de la personne, la formation des familles et des communautés. Comment formons-nous les personnes, spécialement celles qui occupent des rôles de responsabilité à l’intérieur de la communauté chrétienne, pour les rendre davantage capables de ‘‘marcher ensemble’’, de s’écouter mutuellement et de dialoguer ? Quelle formation au discernement et à l’exercice de l’autorité offrons-nous ? Quels instruments nous aident-ils à lire les dynamiques de la culture dans laquelle nous sommes immergés et leur impact sur notre style d’Église ?

Discerner et décider, c’est ne jamais perdre de vue que dans un style synodal, les décisions sont prises en passant par un processus de discernement, sur la base d’un consensus qui jaillit de l’obéissance commune à l’Esprit. Avec quelles procédures et avec quelles méthodes discernons-nous ensemble et prenons-nous des décisions ? Comment peuvent-elles être améliorées ? Comment favorisons-nous la participation de tous aux décisions au sein des communautés structurées d’une manière hiérarchique ? Comment conjuguons-nous la phase consultative et la phase délibérative, le processus menant à la prise de décision (decision-making) et le moment de la décision (decision-taking) ? De quelle façon et avec quels instruments encourageons-nous la transparence et la responsabilité (accountability) ?

L’Église de Dieu, notre Eglise est convoquée en Synode ! Synode sur la synodalité ! Le thème de ce Synode sur la synodalité : ‘‘Pour une église synodale : Communion, Participation et Mission’’, indique bien fortement notre volonté de servir ensemble Jésus dans l’unité et la communion, et de porter sa Bonne Nouvelle de salut à toute l’humanité. En convoquant ce Synode sur la synodalité, le Pape François invite l’Église entière à s’interroger sur un thème décisif pour sa vie et sa mission et je le cite : ‘‘Le chemin de la synodalité est précisément celui que Dieu attend de l’Église du troisième millénaire’’.

Cet itinéraire, qui s’inscrit dans le sillage de l’“aggiornamento” (volonté de changement) de l’Église proposé par le Concile Vatican II, est un don et un devoir : en cheminant ensemble et en réfléchissant ensemble sur le parcours accompli, l’Église pourra apprendre, de ce dont elle fera l’expérience, quels processus peuvent l’aider à vivre la communion, à réaliser la participation et à s’ouvrir à la mission. Notre “marche ensemble” est, de fait, ce qui réalise et manifeste le plus la nature de l’Église comme Peuple de Dieu pèlerin et missionnaire.’’ Fin de citation.

Révérends Pères,

Frères et sœurs,

Il n’est pas utile de souligner que ‘‘cette marche ensemble’’ est en réalité constitutive de notre vie dans l’Eglise et nous conduit à une question de fond qui doit nous guider : comment se réalise aujourd’hui, à différents niveaux (local ou universel) ce “marcher ensemble” qui permet à l’Église d’annoncer l’Évangile, conformément à la mission qui lui a été confiée et quels pas de plus l’Esprit nous invite-t-il à poser pour grandir comme Église synodale ?

Affronter ensemble cette question exige de se mettre à l’écoute de l’Esprit Saint qui, comme le vent, ‘‘souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va’’ (Jn 3, 8), en restant ouverts aux surprises qu’il prédisposera certainement pour nous au long du chemin. Ainsi s’enclenche une dynamique qui permet de commencer à recueillir certains fruits d’une conversion synodale, qui mûriront progressivement. Il s’agit d’objectifs d’une grande importance pour la qualité de la vie ecclésiale et pour l’accomplissement de la mission d’évangélisation, à laquelle nous participons tous en vertu de notre baptême.

L’Église de Dieu, notre Eglise est convoquée en Synode ! Synode sur la synodalité ! Et pour réussir ce Synode, le document préparatoire nous en indique quelques objectifs principaux qui déclinent la synodalité comme forme, comme style et comme structure de l’Église : il s’agit entre autre et sans être exhaustif, de faire mémoire de la façon dont l’Esprit a guidé le cheminement de l’Église dans l’histoire et nous appelle aujourd’hui à être ensemble des témoins de l’amour de Dieu ;  de vivre un processus ecclésial impliquant la participation et l’inclusion de tous, qui offre à chacun – en particulier à ceux qui ,pour diverses raisons ,se trouvent marginalisés – l’opportunité de s’exprimer et d’être écoutés pour contribuer à l’édification du Peuple de Dieu ; de reconnaître et apprécier la richesse et la diversité des dons et des charismes que l’Esprit dispense librement, pour le bien de la communauté et au bénéfice de la famille humaine tout entière.

Toujours selon le document préparatoire, il s’agit d’expérimenter des modes d’exercice de la responsabilité partagée au service de l’annonce de l’Évangile et de l’engagement à construire un monde plus beau et plus habitable ; d’examiner la façon dont sont vécus dans l’Église la responsabilité et le pouvoir, ainsi que les structures par lesquels ils sont gérés, en faisant ressortir et en essayant de convertir les préjugés et les pratiques déviantes qui ne sont pas enracinés dans l’Évangile ; de reconnaître la communauté chrétienne comme sujet crédible et comme partenaire fiable pour s’engager sur les chemins du dialogue social, de la guérison, de la réconciliation, de l’inclusion et de la participation, de la reconstruction de la démocratie, de la promotion de la fraternité et de l’amitié sociale.

Enfin, et à partir du document préparatoire, il sera question pour nous de renouveler et affermir les relations entre les membres des communautés chrétiennes ainsi qu’entre les communautés et les autres groupes sociaux, par exemple des communautés de croyants d’autres confessions et religions, des organisations de la société civile, des mouvements populaires ; de favoriser la valorisation et l’appropriation des fruits des récentes expériences synodales aux niveaux universel, régional, national et local.

Révérends Pères,

Frères et sœurs,

Comme vous le voyez, le chantier est grand et nous concerne tous. Les deux années pastorales précédentes, dans notre Archidiocèse d’Abidjan, tous conduits par le thème ‘‘Pour vivre en communion, faites aux autres, ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous’’ (cf. Mt.7, 12), je vous invitais à la culture et à la pratique de la communion : la communion entre nous, la communion avec Dieu.  Ainsi, un appel vibrant avait étélancé à tous pour faire de la communion la boussole de notre vie en Eglise et en société.

En cette année nouvelle pastorale 2021-2022, j’ai voulu conduire chacun de nous à faire l’expérience de la communion qui s’exprime dans les vertus inaliénables de l’amour, de la vérité, de la justice et de la paix. ‘‘Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent’’ (Ps 84, 11). Il va sans dire que dans l’optique de ce synode, nous sommes invités à une conversion profonde qui nous mette activement sur le chemin de la solidarité dans la rencontre de l’histoire de notre monde meurtri par toute sorte de maux, surtout par cette pandémie de la Covid-19 qui continue de nous bousculer et d’interroger notre foi en Jésus-Christ. Les défis et les enjeux qui nous interpellent chaque jour sont nombreux. Nous ne devons jamais nous laisser distraire par le mirage de cette fameuse ‘‘Nouvelle Ethique Mondiale’’ qui veut nous donner un monde sans Dieu.

L’heure n’est donc plus à l’exercice d’un individualisme exacerbant, aux antipodes de la Bonne Nouvelle de salut que Jésus-Christ est venu nous révéler. L’heure n’est pas à la fermeture sur soi, en soi. Nous sommes bien invités à être des missionnaires, à sortir de notre culture, de notre petit monde façonné à notre guise, pour emprunter, de façon résolue et décisive, le chemin de la foi, de la solidarité et de l’amour.

        L’Église de Dieu, notre Eglise est convoquée en Synode ! Synode sur la synodalité ! ‘‘Pour une Eglise synodale : Communion, participation et mission’’, signifie qu’il n’y a point de chrétiens de seconde zone. Chacun de nous est appelé à récuser, à combattre le statut de ‘‘chrétien consommateur’’, pour s’engager avec foi dans la mission de l’Eglise pour le salut de toute l’humanité. Tous, c’est-à-dire la communauté des fidèles, tous les baptisés en tant qu’ils forment le Corps vivant du Christ, nous sommes responsables, bien qu’à des titres divers et chacun d’une manière originale.

Le sens du cheminement auquel nous sommes tous appelés est avant tout celui de redécouvrir le visage et la forme d’une Église synodale où ‘‘chacun a quelque chose à apprendre. Le Peuple fidèle, le Collège épiscopal, l’Évêque de Rome, chacun à l’écoute des autres ; et tous à l’écoute de l’Esprit Saint, l’“Esprit de Vérité” (Jn 14,17), pour savoir ce qu’il “dit aux Églises” (Ap 2,7).’’

Révérends Pères,

Frères et sœurs, 

L’Église de Dieu, notre Eglise est convoquée en Synode ! Synode sur la synodalité ! En terminant, je prie que pour notre Eglise d’Abidjan et pour l’Eglise de Côte d’Ivoire, que ce Synode soit pour tous et pour chacun un chemin de conversion. Une conversion qui feraconnaître à notre pays la Côte d’Ivoire la force rédemptrice de la Parole de Dieu et la puissance de l’Esprit Saint, qui est Source d’amour et de communion. J’invite donc mes frères prêtres et toutes les paroisses de l’Archidiocèse à approfondir tous les documents liés à la marche synodale pour une Eglise missionnaire. Que par l’intercession de la Vierge Marie Notre-Dame du Rosaire, nous soyons unis pour la gloire de notre Seigneur Jésus et pour notre propre sanctification. Amen.

 

+ Jean Pierre Cardinal KUTWÃ

Archevêque d’Abidjan

 

 

EXPLICATION DU SYNODE - SYNODALITE


par le Père Hippolyte AGNIGORI, Curé de Saint Jean de Cocody-Abidjan

Eminence JP Cardinal KUTWA, Archevêque Métropolitain d’Abidjan, Excellence Mgr Paolo BORGIA, Nonce Apostolique en Côte d’Ivoire, Mesdames et Messieurs les Autorités,

Révérends Peres, Révérendes Sœurs, Révérends Frères,

Frères et Sœurs en Christ,

 En cette prestigieuse Cathédrale dédiée à Saint Paul, l’Apôtre des Nations, l’Eglise Famille de Dieu, communion-autonome, au service de tous à Abidjan, inscrite dans les pas des valeureux et intrépides missionnaires est convoquée en Synode. Pensée en effet autour du thème « Pour une Église synodale : communion, participation et mission », cette noble initiative du Saint-Père le Pape François, s’est ouverte déjà avec solennité à Rome les 9 et 10 Octobre 2021. Aujourd’hui, dimanche 17 octobre 2021, elle se prolonge dans chaque Église particulière du monde entier, pour une phase diocésaine jusqu’en avril 2022, puis en une phase continentale qui s'étendra en Avril 2023, avant la phase de l’Eglise universelle prévue pour octobre 2023, avec la célébration de la XVIème Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques.

 Dans la dynamique du Concile Vatican II, le Synode des Évêques est une institution permanente de l'Église catholique établie par le pape Paul VI, le 15 Septembre 1965, précisément au début de la quatrième et dernière Session du Saint Concile. Son objectif est d'aider l’Eglise, dans le prolongement de l'esprit conciliaire, de consulter, de réfléchir et de projeter la mission de l’Eglise au regard de questions essentielles et actuelles. Cela est patent dans sa signification étymologique, car le mot SYNODE se compose de 2 termes grecs :

Sun qui veut dire « avec ou ensemble » et odos qui signifie « route ou chemin ». Il traduit le fait de « marcher ensemble sur une même voie » sans se disperser. En d'autres termes, le Synode ici est fondamentalement un processus spirituel d'écoute et de discernement de la manière dont Dieu nous appelle à être une Église au troisième millénaire. Il s'agit d'une écoute humble et d'un cheminement en commun visant à promouvoir l’unité et la compréhension.

 C’est justement, dans cette optique, que le Pape François, soutenu par la force de l’Esprit Saint, a pu faciliter ce processus pour nous mener tous dans la synodalité, terme qui sous-entend synode et qui est contenu dans le thème : pour une Eglise synodale : communion, participation et mission. La Synodalité exprime simplement « marcher ensemble, être unis » ; ce thème rejoint tout baptisé, clerc, consacré et laïc. C’est en réfléchissant ensemble sur notre Eglise, que nous pourrons comprendre la valeur de la communion, de l’unité, de la cohésion et du sens de la collaboration.

 Aussi, exprimant la réalité concrète de la synodalité, à chaque étape du chemin et du travail, la participation de tous et de chacun est-elle indispensable. Cette réflexion synodale n’est pas que l’affaire des clercs, mais de tous. C’est en comprenant la mise en œuvre de la communion et de la contribution de tous que notre vie sera essentiellement missionnaire, c’est-à-dire engagement apostolique dans le monde.

 C’est pourquoi, Saint Paul apôtre, missionnaire infatigable, a pu déclarer en des termes si forts : « Annoncer l’Évangile, ce n’est pas là pour moi un motif de fierté, c’est une nécessité qui s’impose à moi. Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! »(1 Co.9,16)

 L’ouverture officielle du Synode dans les Eglises particulières est donc une bénédiction, une grâce inouïe. A ce propos, le Pape François, commentant le passage de Mc 10,17-21, dans son homélie marquant l’ouverture officielle de ce cheminement, a invité l’Eglise entière à contempler sur le chemin, notre Seigneur Jésus, qui rencontred’abord l’homme riche, puis écoute ses préoccupations, et enfin l’aide à discerner ce qu’il faut faire pour avoir la Vie éternelle. Ainsi les verbes rencontrer, écouter, discernersont autant d’actions susceptibles de guider et d’orienter nos pas dans le sens de la manifestation du salut …

 Aujourd’hui, Dimanche 17 Octobre 2021, l’église universelle vit un moment des plus solennels de son histoire : chaque église particulière du monde entier devra répondre aux questions urgentes suivantes : Comment ce "cheminement ensemble" se réalise-t-il dans notre Église locale ? Quelles sont les diverses étapes à franchir pour que, sous la mouvance de l’Esprit Saint, notre marche porte beaucoup de fruits" ? Comment prendre conscience de la nécessaire mise en action de la synodalité en favorisant les structures de participation-collaboration de tous au niveau diocésain, paroissial, dans nos Congrégations, nos CEB… ? C’est en répondant à ces questions que nous comprendrons le sens et la valeur de l’expérience de synodalité nous permettant d’être, comme le voudrait le Pape François, « une Eglise de l’écoute, avec la conscience qu’écouter « est plus qu’entendre ». C’est une écoute réciproque dans laquelle chacun a quelque chose à apprendre… chacun à l’écoute des autres ; et tous à l’écoute de l’Esprit Saint, l’« Esprit de Vérité » (In 14, 17)…».

 Ensemble donc, Evêques, prêtres et diacres, religieux et religieuses, laïcs, unis à la Sainte Eglise catholique, autour de notre Archevêque, entrons dans ce cheminement ecclésial avec l'Esprit de vérité et d’amour !

Que Dieu soutienne nos efforts, et nous aide à vivre de la synodalité ! Que Dieu, présent parmi nous, nous prenne en grâce, qu’Il nous bénisse !