MESSAGE DE Son Éminence JEAN PIERRE CARDINAL KUTWÃ ARCHEVEQUE D’ABIDJAN AUX FAMILLES DE L’ARCHIDIOCESE D’ABIDJAN Abidjan, Dimanche 28 décembre 2014

Chers frères et sœurs,  

Le 8 octobre 2013, le Pape François avait convoqué la  IIIème Assemblée Extraordinaire du Synode des Evêques sur le thème : ‘‘Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation’’. En octobre dernier, s’est tenu à Rome l’Assemblée Extraordinaire de 2014 en attendant l’Assemblée Générale Ordinaire de 2015.

Alors que l’Eglise universelle célèbre aujourd’hui la Sainte Famille,  en ces moments de joie et de retrouvailles en famille, tout en m’inscrivant dans le sillage du Synode sur la famille,je voudrais exprimer ma proximité à notre famille diocésaine d’Abidjan et à l’intérieure de cette famille, à toutes les familles pour qui Noël, tout comme les fêtes de fin d’année auront un goût d’inachevé.

 

En le disant, je pense aux familles qui vivent dans l’indigence et pour qui les jours se suivent et se ressemblent, pour pas dire que la vie semble aller à reculons. Pour ces familles, je veux me faire proche et les assurer de ma prière fervente, pour que le Fils de Dieu qui vient de nous être donné, suscite parmi nous des âmes généreuses pour leur venir en aide et leur redonner ainsi, leur dignité d’êtres humains.

Ma pensée va vers les familles monoparentales, les familles recomposées, les familles éclatées : bien souvent, le dialogue est rompu soit par la faute des parents eux-mêmes, soit par celle des enfants. En règle générale, c’est le conflit et tout vole en éclat. Pour ces familles, je supplie le Seigneur,  Prince de la Paix d’être le ciment qui fera leur unité et leur force. Que leurs différences deviennent pour elles source d’enrichissement. 

Je pense aussi aux familles dont un ou plusieurs membres sont en exil. Je voudrais les assurer de ma profonde proximité dans cette dure épreuve qu’elles traversent. Une maison sans un père, sans une mère, sans un frère ou une sœur parce que contraint à l’exil est une grande source de douleur. Je prie pour que le Seigneur nous fasse la grâce d’infléchir le cœur des uns et des autres afin que la situation de ces familles connaissent un dénouement heureux et ne se reproduise plus jamais.

Je n'oublie pas le cas des foyers séparés et dont les enfants font la navette entre des parents qui eux-mêmes ont refait leurs vies. La famille étant le lieu de construction pour chacun de ses membres, le lieu où l’on apprend à avoir confiance en soi grâce au regard admiratif et en même temps lucide que les parents portent sur leur progéniture, je prie le Seigneur de venir au secours de la souffrance des uns et des autres et de nous donner des familles fortes et solidaires.

Que dire des familles qui ont des membres en prison. L’univers carcéral sous nos cieux et peut-être plus qu’ailleurs, est une grande source de douleur et pour le détenu, et pour sa famille. Tout en confiant la douleur de chacun des membres au Seigneur, je souhaite qu’aucune injustice ne vienne pousser personne dans les geôles de la prison et que le Seigneur nous fasse la grâce d’une justice équitable pour tous.

Peut-on passer sous silence toutes les familles qui en cette fin d’année sont éprouvées par des malheurs de toutes sortes. Je sais qu’en pareilles circonstances, la lucidité et la sérénité qui peuvent nous permettre d’envisager l’avenir avec espérance  peuvent faire défaut. Je prie pour que Dieu soit Lui-même soit votre consolation et éloigne de vous tout autre mal et malheur et vous tienne en sa bénédiction.

A tous, je souhaite une bonne fête de la Sainte Famille. Que par l’intercession de la Vierge Marie, le Seigneur nous donne de vivre dans sa paix et de marcher tous les jours en sa présence. Que la Vierge nous obtienne de son Divin Fils, des grâces abondantes pour toutes nos familles.

 

De tout cœur, je vous accorde ma bénédiction.

 

 

+ Jean Pierre Cardinal KUTWà
Archevêque d’Abidjan

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